Un atelier (du regard et de la parole critiques) dans le cadre du Festival J’crains dégun #3, un parcours culturel organisé par le CIDFF Phocéen, le Planning familial 13 et Solidarité femmes 13, dans le cadre du 25 novembre, Journée internationale de mobilisation pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des minorités de genre.
Je t’aime et ça me gâche la vie (36′) (T.S.)
Nous vivons dans un monde où nul n’échappe à une prolifération sans précédent d’images (télévision, réseaux sociaux, publicités urbaines…). On peut parler de bombardement d’images dans le champ de notre conscience. A ce constat, il faut rajouter le fait que ces images s’inscrivent dans un flux incessant si bien qu’à peine apparues, elles s’effacent des écrans et de notre mémoire car d’autres prennent le dessus. Si pendant très longtemps les humains produisaient des images pour se souvenir d’un espace, d’une personne, d’un moment donné, aujourd’hui elles fabriquent de l’oubli. Si longtemps elles permirent aux humains de prendre connaissance d’une réalité, aujourd’hui elles fabriquent de l’ignorance. Cette situation a pour conséquence de rendre de plus en plus difficile la possibilité de penser les images qui nous entourent, d’en dire quelque chose, de dire quelque chose du monde et de nous dans ce monde. Les conséquences sociales sont désastreuses : la représentation « spectaculaire », « sensationnelle » que nous nous faisons du monde, des autres, de l’étranger, de celle ou celui qui ne vit pas comme nous, génère des sentiments de peur, une volonté de rejet et donc de repliement sur soi-même.
Cette crise de la représentation mérite notre plus grande attention. L’urgence est de créer des foyers de résistance, des espaces/temps où des individus regardent ensemble des images et en parlent, en prenant le temps de voir, de comparer, de les faire comparaître devant nos regards critiques. C’est à cet endroit que nous pouvons dire que cet atelier est un espace d’émancipation, émancipation de l’emprise des images sur nous.
Une question vient aussitôt à l’esprit : quelles images regarder ensemble ? Nous nous sommes tourné.e.s vers les images qui pensent et donnent à penser. Ce territoire, nous le nommerons « art » et avons choisi 4 œuvres qui abordent des questions telles que la construction de soi, les stéréotypes de genre, le patriarcat, les interactions humaines et intimes.
Le cœur tout enflé
- QT
Rebelión
- Úrsula San Cristóbal
Circumcision
- Derya Durmaz
EMI
- Ethel Lilienfeld