« L’élément commun à l’art et la politique est que tous deux sont des phénomènes du monde public ». Autrement dit, s’intéresser à l’art d’une manière politique c’est comme être « quelqu’un qui sait choisir ses compagnons parmi les hommes, les choses, les pensées, dans le présent comme dans le passé » (Hannah Arendt)
Tae’thir est le fruit d’une coopération de longue durée entre les Instants Vidéo, le Réseau Euromed France (REF), la Ligue de l’Enseignement 13 et le Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS).
LE PROJET
Ce projet intervient dans un contexte de recul des droits humains et de rétrécissement croissant des libertés d’expression et de création dans nombre de pays du pourtour de la Méditerranée. Il nous a paru urgent d’explorer les intersections entre d’une part l’art et la création de contenus et d’autre part les droits humains (DH).
Comment les jeunesses s’emparent-elles des enjeux des DH ? Quelles nouvelles alliances, quels nouveaux espaces de rencontre et de dialogue peuvent s’imaginer ?
Les réseaux sociaux, un espace public ? L’art au coeur de la vie quotidienne ?
Autant de questions qui seront partagées tout au long du projet, avec les participant.e.s, le conseil consultatif, et les équipes du consortium.
Le projet se décline sur 3 ans, de septembre 2023 à juin 2026. Les deux premières années, 41 jeunes issu.e.s de 17 pays du pourtour de la Méditerranée seront accompagné.e.s (2023/24 puis 2024/25). La troisième année (2026) accueillera un évènement public à Marseille.
A QUI S’ADRESSE CE PROJET
Les jeunes artistes et créateur.rice.s de contenus impliqué.e.s dans le projet, âgé.e.s de 21 à 35 ans, sont issu.e.s :
• Environ 70 % des pays suivants : Algérie, Egypte, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Palestine, Syrie, Tunisie et Turquie.
• Environ 30 % de : Chypre, France, Grèce, Italie, Malte, Portugal et Espagne.
VOLETS DE TRAVAIL
Nous avons construit le projet autour d’un cycle d’activités décomposé en 5 axes :
- une formation/réflexion en ligne sur les droits humains, autour de 3 notions : la censure / le patriarcat /la critique
- un accompagnement individuel (mentorat) et le soutien financier de 24 projets artistiques ou contenus numériques
- un stage d’une semaine à Marseille permettant les échanges et rencontres entre pairs et avec des acteur.rice.s locaux.ales
- des temps de présentation publique des œuvres et productions numériques, en France pendant le Festival Les Instants Vidéo, et dans plusieurs pays méditerranéens
- des webinaires réguliers pour permettre aux parties prenantes du projet et au secteur de la coopération en Méditerranée (opérateur.rice.s culturel.le.s, associations, institutions, etc.) de partager des analyses autour des enjeux qui sont au cœur de Tae’thir, et d’ouvrir vers de nouvelles collaborations.
En parallèle des activités du programme, un projet de recherche participative examinant les alliances art & création de contenus / droits humains / société sera mené.
OCTOBRE 2024 A MARSEILLE
Les 20 participant.e.s du premier cycle seront accueilli.e.s en stage à Marseille en octobre 2024 pour 1 semaine de séjour poélitique, autour de la question titre du Festival Les Instants Vidéo « Car de quoi vit l’humain ? »
Une immersion de 2 jours au coeur du Festival offrira un panorama de la création internationale (200 artistes, 50 pays) et favorisera les rencontres artistiques.
Ensuite, les participant.e.s auront aussi la possibilité de rencontrer des artistes et professionnel.le.s de laculture, des instances publiques, des habitant.e.s de Marseille, notamment des jeunes. Un temps de rencontre publique sera aussi organisé.
QUELQUES MOTS SUR L’ORIGINE DU PROJET
Le projet Tae’thir est la continuité d’une réflexion de longue date sur l’évolution des nouvelles formes de mobilisation et de revendication autour des droits humains (DH) en Méditerranée. Notre consortium œuvre depuis des années sur les questions liées à la défense des droits humains, à la promotion d’une citoyenneté active et à l’accès à l’art et à la culture pour tous.tes.
Entre 2015 et 2017, le REF, l’ICEDH, les IV et la Ligue 13 ont collaboré pour l’organisation de 3 stages d’échange entre pairs, de renforcement des capacités et de mise en réseau en direction de jeunes activistes de Libye (Stage 1 : Média et citoyenneté ; Stage 2 : Société civile, citoyenneté et changement social ; Stage 3 : Droits culturels, droits fondamentaux). Ces stages ont permis l’accompagnement à la réalisation de 8 films courts autours d’enjeux liés aux DH en Libye (déplacé.e.s internes, violences faites aux femmes, liberté d’expression, droits des migrant.e.s, dialogue intercommunautaire …) qui ont été projetés dans le cadre de différentes manifestations culturelles à Marseille, Paris, Tunis, Palerme et New York.
Plus récemment, de 2020 à 2022, nos organisations ont porté conjointement un projet de renforcement des capacités de jeunes défenseur.euse.s des DH de la région MENA, appelé Tamkeen : 40 jeunes accompagné.e.s dans leur parcours d’engagement, originaires d’Algérie, Libye, Egypte, Irak, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine, Soudan, Syrie, Tunisie et Yémen. L’événement de clôture de ce projet a été organisé le 10 décembre 2022, pour la Journée internationale des droits de l’homme, à l’Institut français de Tunisie, avec un débat public donnant la parole aux jeunes sur la situation des droits humains dans la région MENA. Ce projet s’est décliné autour de l’organisation de 2 stages à Marseille (2021 et 2022), la conduite d’un processus de mentorat et de subgranting destinés à accompagner les projets des jeunes stagiaires, l’animation de sessions de formations en ligne sur les DH.
L’événement de clôture de ce projet a été organisé le 10 décembre 2022, pour la Journée internationale des droits de l’homme, à l’Institut français de Tunisie, avec un débat public donnant la parole aux jeunes sur la situation des droits humains dans la région MENA.