The Troubled Bear and the Palace
The Troubled Bear and the Palace
10'46 | 2019 | Irak
Au sommet des montagnes de Gara, au Kurdistan irakien, les vestiges du palais de Saddam, construit en 1989, se dressent toujours. 29 ans plus tard, en mars 2018, deux ours en cage ont été escortés par un groupe de médias locaux et de femmes kurdes pour être cérémonieusement libérés sur l’héliport adjacent au palais. Ayant vécu en captivité tout au long de leur vie, les ours ont eu du mal à survivre dans la nature. L’un d’eux a disparu tandis que l’autre était à la merci du personnel qui garde les tours de télécommunication érigées au palais. La juxtaposition surréaliste de l’ours stressé et du palais délabré, situé au milieu de magnifiques montagnes, résume la tragédie vécue par les habitants de ce pays tout au long de l’histoire, depuis l’époque de Gilgamesh jusqu’à aujourd’hui.
At the 7,000 ft peak of the Gara mountains in Kurdistan of Iraq, the remains of Saddam’s palace, built in 1989, still stand. 29 years later, in March of 2018, two caged bears were escorted by a group of local media and Kurdish women forces to be ceremoniously freed at the helipad adjacent to the palace. Having lived dependently and in captivity throughout its life, the bears struggled to survive in the wild. One vanished whilst the other was at the mercy of the personnel that guard the telecommunication towers erected at the palace. The surreal juxtaposition of the stressed bear and the dilapidated palace, set amongst the magnificent mountains, encapsulates the tragedy of the people of this land throughout history, from the time of Gilgamesh to the present.
[Carte Blanche au Cairo Video Festival]
Walid Siti est né en 1954 dans la ville de Duhok, au Kurdistan irakien. Diplômé en 1976 de l’Institut des beaux-arts de Bagdad, Siti a quitté l’Irak pour poursuivre sa formation artistique à Ljubljana, en Slovénie, avant de demander l’asile politique en 1984 au Royaume-Uni, où il vit et travaille. Anciennement formé à la gravure, Siti travaille beaucoup sur différents supports, notamment la vidéo, l’installation, les œuvres en 3D, le travail sur papier et la peinture. Ses œuvres traversent un terrain complexe, celui de la mémoire et de la perte, tout en offrant une vision aiguë d’un monde qui, pour lui, a été un lieu de changement constant. Le récit de l’expérience de Siti, d’une vie vécue loin de son lieu de naissance mais toujours profondément liée à celui-ci sur le plan émotionnel, est un récit qu’il partage avec de nombreux exilés ; il s’inspire de l’héritage culturel de son pays natal, traversé par des frontières militarisées et des vagues de migration. Le travail de l’artiste examine les tensions entre l’identité collective, l’interdépendance et les contraintes imposées à l’individu par les thèmes de l’héritage, de la tradition, des maisons, des frontières, de la mobilité et de la migration.
Walid Siti was born in 1954, in the city of Duhok, in Iraqi-Kurdistan. After graduating in 1976 from the Institute of Fine arts in Baghdad, Siti left Iraq to continue his arts education in Ljubljana, Slovenia before seeking political asylum in 1984 in the United Kingdom where he lives and works. Formerly trained in printmaking, Siti works extensively in a variety of mediums including video, installation, 3D works, work on paper and painting. His works traverse a complex terrain of memory and loss, while at the same time offering an acute insight into a world, which for him has been a place of constant change. The narrative of Siti’s experience, of a life lived far from but still deeply emotionally connected to the place of one’s birth, is one he shares with many exiles; he takes inspiration from the cultural heritage of his native land that is crisscrossed with militarized borders and waves of migration. The artist’s work considers the tensions between collective identity, interdependence and the constraints placed on the individual by themes of heritage, tradition, homes, borders, mobility and migration.