Si beaux, si morts
Si beaux, si morts
2024 | 2'09 | France
Concept: Sur l’image, une collection muséale de centaines de coléoptères alignés dans la même direction. Ils sont de tailles et de couleurs variées. L’image parcourt vers le haut les rangées d’insectes tandis qu’en parallèle défile une liste de paradigmes liant la notion de beauté à celle de la mort (voir liste ci-dessous). Démarche: Dans l’histoire de la peinture et de la sculpture, les scènes de morts et de souffrances sont innombrables : Le Laocoon, le Supplice de Marsyas, Judith décapitant Holopherne, le Massacre des Innocents… Notre intérêt y est essentiellement esthétique, attachée aux qualités formelles de l’oeuvre comme il l’est à la couleur des coléoptères cloués sur une planche au musée. La diversité et la luminosité de leurs couleurs sont impressionnantes. On ne peut s’empêcher de les admirer. Mais qu’admire t-on au juste ? Le plaisir esthétique semble omettre la mort des insectes pour ne garder que la beauté fascinante de leurs couleurs. Comme pour l’art et comme pour le théâtre, la contemplation de cadavres de coléoptères provoque des affects distanciés et variables d’un individu à l’autre. La beauté et la mort sont des notions issues d’expériences, de croyances et de valeurs qui influencent la façon dont un individu perçoit la réalité et réagit à cette perception. Lorsqu’on prend conscience que notre plaisir esthétique s’est imposé devant la réalité de ce qu’il recouvrait, se dresse une liste de constats contradictoires qui prennent la forme de paradigmes liant la beauté et la mort.
Concept: The image shows a museum collection of hundreds of beetles lined up in the same direction. They vary in size and colour. The image scrolls upwards through the rows of insects, while a list of paradigms linking the notion of beauty to that of death runs in parallel (see list below). Approach: There are countless scenes of death and suffering in the history of painting and sculpture: The Laocoon, The Supplication of Marsyas, Judith Beheading Holofernes, The Massacre of the Innocents… Our interest is essentially aesthetic, attached to the formal qualities of the work as it is to the colour of the beetles nailed to a board in the museum. The diversity and luminosity of their colours are impressive. You can’t help but admire them. But what exactly are we admiring? Aesthetic pleasure seems to overlook the death of insects, leaving only the fascinating beauty of their colours. As with art and theatre, the contemplation of beetle corpses provokes distanced emotions that vary from one individual to another. Beauty and death are notions derived from experiences, beliefs and values that influence the way an individual perceives reality and reacts to that perception. When we realise that our aesthetic pleasure has been imposed in the face of the reality of what it covers, a list of contradictory observations emerges in the form of paradigms linking beauty and death.