Depuis 2014, le festival collabore étroitement avec le Master Ecritures documentaires : recherche et création de l’AMU. Nous considérons en effet qu’il est de notre responsabilité de soutenir la jeune création en lui offrant un terrain d’expérimentation qui donne sa place à l’autonomie et à la distance critique.

Chaque année, et avec la complicité de structures du champ social, des Galeries populaires éphémères sont ouvertes pendant toute la durée du festival.
Libérer les images des lieux qui leur sont dédiés par le marché ou les institutions culturelles est un souci qui dès 1920 fut théorisé et pratiqué par le cinéaste Dziga Vertov afin que le cinéma ne demeure pas un domaine réservé des amateurs d’art. En 2018, Jean-Luc Godard réactive cette idée en refusant que son film Le livre d’image subisse les lois édictées par les circuits de distribution traditionnels. Il exige que son film ne soit montré que par des gens qui ont le désir de l’accueillir. Les Instants Vidéo s’inscrivent avec les Galeries Populaires Ephémères dans cette double filiation.

En novembre 2018, les étudiant.e.s ont interrogé la place des arts vidéo/numériques dans des structures sociales et leur impact sur ces espaces publics et leurs habitant.e.s. Les étudiant.e.s ont ainsi rencontré des structures sociales, leurs usager.e.s et les équipes en amont et pendant les évènements du festival. Elles/Ils ont réussi à réaliser trois films courts qui chacun à sa manière nous éclairent sur le sens de la présence d’oeuvres dans des espaces « non-dédiés ». On effleure par moments la fragilité d’un tel dispositif, et les films ouvrent à la discussion et au débat.

Merci aux étudiant.e.s pour ce travail ! Ce fut un exercice doublement difficile parce que le temps imparti pour filmer était très limité, ce qui a rendu plus complexe encore le fait de filmer dans des lieux de travail et d’accueil de publics.

avec un poème de Nazim Hikmet, La plus drôle des créatures