Prelude Op. 28 No. 2

Prelude Op. 28 No. 2

8’25 | 2022 | Finlande

    • Expo Friche | 10 nov 2022 > 22 jan 2023
    • 8’25 | 2022 | Finlande
    • Jenni Toikka
    • installation

Au cours d’un seul long plan, on voit deux personnes qui jouent tour à tour du piano et écoutent alternativement. Le morceau est le même à chaque fois – Prélude Op. 28 n° 2 de Chopin – mais lorsque l’interprète change, l’interprétation du morceau change ainsi que la perspective à partir de laquelle le morceau et son interprétation sont vus. Le jeu ininterrompu et le plan unique capturent l’événement en un seul instant, mais lorsque la caméra se déplace et que les deux personnes changent de place, le temps est partagé en parts égales. L’interprète devient l’auditeur et l’auditeur devient l’interprète. Dans l’une des scènes clés du film Sonate d’automne (1978) d’Ingmar Bergman, la mère et la fille jouent à tour de rôle le même prélude de Chopin. Il s’agit d’un morceau que toutes deux connaissent bien, ce qui leur permet de s’installer dans la position de l’autre tout en l’écoutant et en le regardant jouer. Une telle situation soulève des questions sur le sens de la réciprocité, de la simultanéité et de la synesthésie. Les rôles pourraient-ils se mélanger, passant du spectateur et de l’auditeur à l’objet du regard et de l’écoute ? En regardant l’autre jouer, pouvez-vous sentir vos propres mains et doigts sur les touches ?

During a single long shot, we see two people taking turns playing the piano and listening alternately. The piece is the same on both times – Prelude Op. 28 No. 2 by Chopin – but when the performer changes, the interpretation of the song changes along with the perspective from which the song and its performance are viewed. The uninterrupted playing and single shot capture the event in one temporal moment, but as the camera moves and two people change places, time is equally layered. The performer becomes the listener and the listener becomes the performer. In one of the key scenes of Ingmar Bergman’s Autumn Sonata (1978), the mother and daughter take turns playing the very same Chopin’s Prelude. It is a piece that both are familiar with, so they are able to settle into the position of the other as they listen and watch the other play. A situation like this raises questions about the sense of reciprocity, simultaneity and synaesthesia. Could the roles become mixed from viewer and listener to the object of the gaze and listening? When watching the other playing, can you feel your own hands and fingers on the keys?

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