Friche la Belle de Mai – Salle de la Cartonnerie
du 10 au 13 novembre 2021

Rencontres internationales
AVIS DE PASSAGE

Une édition spéciale dédiée aux ami-e-s délicat-e-s qui ont ensemencé le jardin des Instants Vidéo. Un festival qui murmure : « Passage, mon beau souci ». Des vidéo à réinventer. Des idées bossues à creuser. Des poèmes à en crier par monts et par vaux, par mots et par vos colères rieuses.

MERCREDI 10 NOVEMBRE 

1891, mort de Rimbaud à l’hôpital de la Conception de Marseille.  Mourir à la conception, çà ne s’invente pas.

18h Ouvertures des Arts vidéo à l’oeuvre, pour enchant(i)er nos vies au pied du mur du son et des images. Artlocutions de celles et ceux qui vont poursuivre avec l’art et la manière l’aventure des Instants Vidéo et des représentants des institutions qui soutiennent ce festival, suivies d’un avis de passage de celui qui quittera le bateau ivre des Instants Vidéo à l’issu de cette 34e édition.

En guise d’ouvertures, pour donner le ton :
Les Rubâ’iyat (6’ – 1993) / Michaël Gaumnitz (France)
Jérôme Peignot. L’amour, la révolution et la poésie. (2’ – 2016) / Marie-Pierre Bonniol & Mariette Auvray (France / Allemagne)

18h30 (45’) Avis de passages sur les traces du chemin de l’exil de Walter Benjamin sous le soleil et sous la lune.
Deux films en quête de la moindre trace, du moindre geste ou frémissement végétal saisis sur le chemin de l’exil du philosophe allemand Walter Benjamin entre Banyuls et le petit village portuaire espagnol de Port-Bou. Ultime voyage. Septembre 1940. Benjamin se donne la mort.
La dernière marche (35’ – 2006) / Rachel Benitah (Suisse)
Au passage, le degré zéro de la quiétude (10’ – 2021) / Pierre Carrelet & Marc Mercier (France)

19h15 Ravitaillement au Cabaret d’Omar (Khayyam), le poète des ivresses :  Boire du vin et étreindre la beauté vaut mieux que l’hypocrisie du dévot. 

19h30 Installation-performance Le Banquet des mondes d’Holy groom (30’ – 2021) avec le collectif Ornic’art / Arthur Le Goff, Vincent Costanzo, Andrey Birnfeld, Thomas Preier, Lili Gilier, Kaya Dalke, Christine Bouvier, Rochdy Laribi.
12 rêveurs à la table… une voiture d’un monde d’avant. Holy, le Groom de la web-série, visionnaire déjanté, nous sert un rêve collectif pour se délivrer de sa petite humanité, renouer avec l’animalité et plonger dans la sensation d’infinitude. Il prolongera la collecte de rêves initiée en 2018 suite aux effondrements de la rue d’Aubagne et poursuivie lors des confinements de l’épidémie Covid 19. Points de passages poétiques vers les monde d’après… 

20h45 (28’) Faut-il qu’un jour nos chants finissent ? Le passé et l’avenir s’abreuvent au même étang. Les oiseaux multicolores se vêtent d’ombres. Les pétales n’effacent pas la fleur à l’instant de leur chute.
Yesterday’s Tomorrow Morning (8’08 – 2021) Susanne Wiegner (Allemagne)
La montagne de fleurs de Lourdes Castro (10’15 – 2009) / Geneviève Morgan (France – Portugal)
Nuit d’encens (10’20 – 1994) / Marc Mercier (France)

Yesterday’s Tomorrow Morning (8’08 – 2021) Susanne Wiegner (Allemagne)

21h15 Concert-performance pour voix seule
Living Room Room / Fatima Miranda (Espagne)
En contrepoint à l’invasion du numérique, des smartphones, des applications, des ordinateurs et de toutes sortes de gadgets dont dépendent la musique électronique et l’art sonore, et dont les installations technologiques réalisent des concerts sans aucune intervention corporelle ou gestuelle, Living Room Room est un concert-performance pour voix seule, intime et a capella, dans laquelle Fátima défend la présence et la corpulence d’UN CORPS seul sans aucun fil. Des muscles entraînés à sculpter l’air avec une amplitude vocale de plus de quatre octaves, une voix utilisée comme un instrument à vent et à percussion.
Sur scène, une voix seule soutenue par une composition poétique, gestuelle, visuelle, tragique et humoristique, qui nous va droit au cœur. La dramaturgie du Living Room Room évolue depuis une atmosphère contemplative, mélancolique, dramatique et rituelle vers une atmosphère de transe frénétique, drôle et un peu folle.
Living Room Room suscite une écoute consciente puis culmine avec une séquence improvisée interagissant avec le public, et avec le silence sonore du lieu, son acoustique propre, son bourdonnement particulier, à chaque fois unique et imprévisible, engageant un dialogue chanté avec l’architecture. Héritière d’une sensibilité ethno-minimaliste, Fátima Miranda est seule sur scène avec ses accessoirs habituels : une voix étendue, l’héritage de l’Orient, son corps, des onomatopées, l’humour, la répétition, l’espace-temps, une inintelligibilité intelligible, elle tourne le dos à la tyrannie des canons de beauté du chant, de la parole et des décors, affrontant le monde à sa manière, elle s’enfonce sans crainte dans la forêt des oralités qui l’habitent encore, chargée de souvenirs phonétiques antérieurs peut-être langage, évoquant des codes de communication déjà éteints mais encore nichés dans l’inconscient collectif. Contrairement à ce que l’on entend habituellement par culture, la poétique inclassable de Miranda atteint une dimension de modernité au sens de ce qui est toujours contemporain, entendu comme civilisation.

JEUDI 11 NOVEMBRE

14h (70’) Zones de turbulences
Quand avec Pierre Carrelet, nous avons entrepris à pied le chemin de l’exil (1940) de Walter Benjamin, nous imaginions le passage du col entre la France et l’Espagne comme le point culminant d’une extase. L’espace-temps d’un soupir de soulagement. Or, nous fûmes accueillis par un vent glacial et une barrière de fils électriques pour freiner le passage des migrants venus d’Afrique. Le choc de la rencontre du passé et du présent. Du Je et de l’Autre. L’enjeu est en nous. l’égoïsme est hors-jeu. Nouons-nous vous et nous. Soyons turbulents.
Passage (8’20 – 2007) / Cheryl Pagurek (Canada)
Why are people screaming ? (2’54 – 2021) / Bob Kohn (France)
Mouvement figé (3’50 – 2020) / Mana Chuma Teatro (Italie)
Marche Main (2’ – 2020) / Jean-Louis Accettone (France)
Puisque… Poursuivre le tumulte de la matière (9’04 – 2020) / Pascale Pilloni (France)
Points de passage ( 2’- 2020) / Pauline Boucharlat (France)
Traversée (1’09 – 2021) / Judith Lesur (France)
Maintenant (6’35 – 2019) / Marc Mercier (France)
20/21 (2’16 – 2020/21) / Marcello Scuderi (Italie)
The tree (3’01 – 2020) / Reyhaneh Taherverdi (Iran) 
Monologues du Paon (29’ – 2020) / Matthew Wolkow (Canada)

15h30 (71’) Les lieux-dits
Et si l’effondrement avait déjà eu lieu. Et qu’à l’heure présente nous soyons déjà au rebond de nos destinées. L’avenir désiré est à mille lieux de nos rêves alourdis de trop de relâchements. Mais au mi-lieu secret de nos passions, voici que surgit le trouble-fête du bal des vampires (ces libéraux liberticides suceurs d’espoir) : le poème. Ce qui fut informe, prend forme. L’humanité retrouve prise de terre ou brise de mer. Une communauté du désir voit le jour même la nuit.
Ballad for time (6’12 – 2020) / Maíra Ortins (Brésil) (précédé d’une lecture en français du poème de Rilke, La panthère)
Lieux (18’ – 2021) / Jean-François Guiton (Allemagne)
Mars côté Nord (6’ – 2020) / Eléonor Gilbert (France)
Black hole (1’38 – 2011) / Susanna Sulic (France)
Géographie de l’ineffable (12’ – 2020) / Clio Simon (France)
Il mio albero (0’50 – 2020) / Daniela Perego (Italie)
Moi ? Mon monde (3’33 – 2021) / Esmeralda Da Costa (Portugal – France)
Fast rotations (1’ – 2020) / Stuart Pound (GB)
A Breath into a Hole (21’10 – 2021) / Charbel Samuel Aoun (Liban)

17h (50’) Les fantômes
Le cinéma a une histoire(s), Jean-Luc Godard nous l’a prodigieusement contée(s), Histoire(s) du cinéma (1988). La télévision a une mémoire(s). Elle ne se raconte pas. Elle se montre. Pas à la commande. Elle n’est dans aucune grille des programmes. Diffusée sur aucune chaine. Esclave d’aucun audimat. Elle hante les images et les sons sans prévenir. Elle ne laisse pas d’avis de passage. Les fantômes emportent avec eux leurs traces indélébiles. Alain Bourges télépactise avec eux.
Mémoires de la Télévision (49’25 – 2021) / Alain Bourges (France)
Partie 1) La voix des morts (12’10)
Partie 2) La vie instantanée (24’45)
Partie 3) L’âge ingrat (12’30)

18h15 (30’) Les gestes (du travail, de la poésie, de la musique) dans le guêpier de la technique.
On dit que ce sont les Chinois qui inventèrent le papier. Tous les intellectuels les vénèrent, c’est pourquoi en 68 nombreux furent maoïstes. Ils n’ont pas voulu voir la bête qui est en eux. Regardez la guêpe, rongeant de ses mandibules le bois des poutres, sa salive servant d’agglutinant, le matériau obtenu est du papier dont elle construit ses guêpiers. Depuis lors, l’homme ne cesse de se fourrer dans le guêpier des mots et des techniques, enviant parfois la taille de guêpe pour séduire le client comme dans les « magazines féminins ». Images indigestes. Reste à trouver le geste du travail qui artisane les mots, les images et les sons comme nos sœurs les hyménoptères apocrites façonnent leurs alvéoles.
Les gestes du travail (15’ – 2017/21) / Giney Ayme (France)
C’est égal (15’ – 2021) / Texte et lecture de Florence Pazzottu / Musique Giney Ayme

19h Pause gustative et ivresse au Cabaret d’Omar
Il n’est personne qui sache le secret du futur. Ce qu’il faut, c’est du vin, de l’amour et le repos à discrétion. 

19h02 Taxi Rêve – Virée en rêve collectifCollectif Ornic’art.
Et si le rêve collectif ouvrait des voies possibles sur les mondes d’après. Cette performance propose de rêver ensemble dans la voiture d’Holy, le Groom de la web série Do Not Disturb, à la manière d’un oracle vidéo.
Durée 1h. Jauge limitée à 8 personnes.
Réservation obligatoire : communication.ornicart@gmail.com Renseignements 0658021825 

20h15 (60’) Performance musicale, théâtrale et vidéo
Jamel Ibntrewan (Lost in Berlin) (2021) / Catherine Vincent (France)
La nouvelle performance musicale et vidéo du duo Catherine Vincent suit la trajectoire de Jamel Ibntrewan (anagramme de Walter Benjamin), engagé du côté de la révolution syrienne et exilé à Berlin, avec en toile de fond le parcours et les thèmes chers à Walter Benjamin, berlinois qui connut lui-même l’exil à partir de 1933.

21h30 (64’) Un point de lumière dans l’espace qui contient tout l’univers
L’avenir sera en panne de lumière tant que nous demeurerons assis sur le sofa de notre passé, le comptant en long, en large, en marge de nous même par crainte de l’oubli. L’ombre humide de nos servitudes volontaires rouille notre mémoire. La nuit venue, au plus près de la peau d’un être aimé, nos corps tisonnent. La poésie reprend le dessus des ténèbres. La vie s’invente à nouveau.
Une Collection d’Excentricités (17’30 – 2019 ) / David Finkelstein (USA)
Slower (7’ – 2018 ) / Kelly Gallagher (USA)
Aleph (14’ – 2019) / João Cristóvão Leitão (Portugal) 
FURTIFS, ou savoir disparaître dans l’angle mort des sociétés de contrôle (8’45 – 2021) / Gérard Chauvin (France)
Sur les fleurs la nuit (3’33 – 2020) / Stephanie Sant (Malte)
El atardecer (Le soir) (5’02 – 2021) / Martín Emiliano Díaz (Argentine – Chili)
Faut-il se souvenir de la nuit ? (5’49 – 2020) / Albane Gayet & Alexandra Roussopoulos (France)
Monoton Blues (3’40 – 1961) / Kessler Sisters (Allemagne)
L’Inouï Totinuit (3’13 – 2008) / Marc Mercier (France)

VENDREDI 12 NOVEMBRE

14h Table ronde exposée
Dialogue avant vernissage avec des artistes qui exposent des installations vidéo Marie-Pierre Bonniol, Robert Cahen, Renaud Vercey, Olivier Moulaï, Pascale Pilloni, Jean-Paul Fargier, Ornic’art, Richard Skryzak, Michele Sambin…
Les installations vidéo sont des avis de passages que les spectateurs découvrent en se doutant bien que derrière les images et les dispositifs, il y a une intelligence sensible, un regard et des mains, qui ont déposé dans un espace les traces d’un cheminement. Toute trace implique un corps, une voix, un souffle, un geste, une présence.  Cette rencontre a l’ambition de faire connaissance avec les auteurs des œuvres que vous découvrirez tout à l’heure. Une œuvre est un acte de présence. Un présent qui n’est point passage, mais qui se tient immobile sur le seuil du temps, nous dit Walter Benjamin.

15h (53’) Une image ne se voit pas à l’oeil nu
La musique n’est que mouvement. Comme l’eau que l’on voit vaguement ou comme deux chats qui se regardent en chien de faïence. Le mouvement est là, dans la tension qui lie les êtres et les choses. Le feu est déjà dans le bois. Jamais l’œil ne saisira pleinement l’image qui vient à nous d’un frémissement inconsidéré. Jamais il ne saisira le silence des corps amoureux qui brûlent avant même de brûler, qui unit l’ombre et la flamme, l’eau fraîche à la bouche assoiffée, l’aile au vent. L’œil se dérobe quand la nudité expose sa présence inachevée.
Abikou (6’30 – 2020) / Alexandra Bouge (France)
Lost Photons (4’14 – 2020 ) / Stuart Pound (GB)
Cibles (1’02 – 2019) / Pierre Yves Clouin (France)
Revision of Evidence (8’ – 2019) / Sophie Salzer (Allemagne) 
Look at me (4’25 – 2015) / Mozhgan Erfani (Iran)
Paralelo (9’ – 2021) / Santiago Echeverry (Colombie)
Oltre il visibile (Au-delà du visible) (2’50 – 2020) / Adriana Amodei (Italie)
Exponentials (3’27 – 2021) / Cristina Amiran & Khalil Charif (Brésil)
M 4 2   O r i o n (4’28 – 2021) / Inés Wickmann (Colombie / France)
Essence (1’40 – 2017) / Ali Zare Ghanatnowi (Iran)
Supply (Alimentation) / (0’53 – 2019) / Pierre Yves Clouin (France)
Val (2’ – 2021) / Milan Zulic (Suisse)
By The Sea (4’25 – 2021) / Zlatko Ćosić (USA)
Corrida urbaine (3’15 – 2008) / Marc Mercier (France)

16h15 (47’) La danse du progrès et de la catastrophe
Il faut fonder le concept de progrès sur l’idée de la catastrophe. 
Que les choses continuent comme avant, voilà la Catastrophe
. Walter Benjamin.
Du Rwanda à la Syrie, des Ouighous du Xinjiang à l’Afghanistan, le mensonge médiatique fait école sur les bancs des massacres. Dans les chambres nuptiales, des mâles célèbrent leurs amours à coup de couteau. Aux abords des banquises liquidées, des baleines se dégonflent comme ballon en baudruche. Danses macabres du progrès et de la catastrophe annoncée. Il faut pourtant que je chante, que je sabote la fin de cette histoire. Le grain terrible de ces horreurs semé au fond de nous mûrit de poème en poème les révoltes toujours recommencées.
Sabotage (2’34 – 2021) / Jean-Michel Rolland (France)
The International (2’35 – 2017) / Ali Zare Ghanatnowi (Iran)
La chute de la bureaucratie (4’ – 2017) / Maximilien Ramoul (France)
Male Gaze (7’40 – 2020) / Virginie Foloppe (France)
La montée des eaux (30’ – 2021) / Sylvain Tanquerel & Katrin Backes (France)

17h Un film pour se sentir aigu et creux à la fois. 
Comme la mémoire. 
Elle est aiguë quand elle déchire notre chair. 
Elle est creuse quand elle accueille le présent.
PARTI PRIS suite enfin (34’ – 2019/2020) / Guido Carnaval, d’après des extraits de vidéos de Guido’Lu et des dessins de Cerise (Belgique)
En présence des réalisateur.rice.s.

18h (Tour) Acheminement vers le vernissage de l’exposition du festival Avis de passages au 5e étage de la Tour (prends garde !) sans cape et sans épée
19h  Richard Skryzak lira quelques poèmes devant sa fresque du désir
Action poétique de Julien Blaine

18h02 et 19h02 Taxi Rêve – Virée en rêve collectifCollectif Ornic’art.
Et si le rêve collectif ouvrait des voies possibles sur les mondes d’après. Cette performance propose de rêver ensemble dans la voiture d’Holy.
Durée 1h. Jauge limitée à 8 personnes.
Réservation obligatoire : communication.ornicart@gmail.com Renseignements 0658021825 

21h (Cartonnerie) Hommage à Michele Sambin
Più de la vità (73’16 – 2020) / Raffaella Rivi, avec Michele Sambin et Pierangela Allegro (Italie) En présence du réalisateur.
Pionnier de l’art vidéo en Italie, Michele Sambin fut l’un des invités phares du 50e anniversaire des arts vidéo internationaux célébré par les Instants Vidéo en 2013. Le voici à nouveau parmi nous pour accompagner une installation vidéo monumentale (Il tempo consuma) et le film Più de la vità. 
Le film raconte dans une dimension intime et concrète, quatre décennies de la carrière artistique de Michèle Sambin, pionnier de l’art vidéo en Italie, créateur de performances, d’œuvres théâtrales et picturales et de partitions sonores. La démarche artistique de Sambin croise et expérimente différentes technologies dans leur évolution, de la vidéo analogique à la peinture numérique, des instruments traditionnels à la musique électronique. À travers les œuvres d’archives et le travail quotidien de l’artiste, le film propose un regard direct sur l’art entendu comme œuvre concrète qui traverse le temps et transforme l’espace.
A l’issu de cette projection, Michele Sambin reviendra sur son parcours et échangera avec le public.

SAMEDI 13 NOVEMBRE

Dans quelques heures, je quitterai le bateau ivre des Instants Vidéo après 34 années à sillonner les océans des arts vidéo. Je passe la main comme une caresse sur la peau du futur. J’ai dit au collectif qui va continuer à mener la barque du festival : « Vous aurez bientôt en main le manche à balai. A la fois ce qui permet de faire le grand nettoyage de tout ce qui du passé vous encombre, et aussi en aéronautique cette commande de vol qui permet au pilote de décider des altitudes selon les axes de tangage et de roulis. »
Je quitte un bateau pour mettre pied sur un radeau. Je transborde ma carcasse et mes rêves. Plutôt que radoter de sempiternelles ritournelles, je vais radeauter affrontant, exalté, de nouvelles trombes et les ressacs et les courants pour ne jamais battre en retraite de la vie poétique. Depuis des ailleurs, je pactiserai avec Eole pour qu’il prête bon vent au nouvel équipage des Instants Vidéo. Si la mer est bonne, je mouillerai parfois ma nef à bon port du festival, pas pour la plaisance, mais pour le plaisir, pas pour les UV chers aux plagistes de la culture, mais pour les IV renouvelés par la houle d’un désir insatiable.
Le temps passe, mais par où ? « Où en êtes-vous avec le temps ? » Comme le prestigieux André Gide moqué par le poète boxeur Arthur Cravan, je réponds : « il est 14h01 ». Le spectacle peut commencer :

14h01 Comment fabriquer un festival d’art vidéo sans perdre pied
C’est le moment ou jamais de tout partager au risque de vous casser les pieds… de la chaise.
La poésie est basse. Il faut se pencher pour la ramasser au milieu des chaises renversées. Serge Pey
Le manque partagé (5’25 – 2021) / Jisu Lee (Corée du Sud – France)
Les pieds de la chaise (5’25) / performance debout en bout et sans image de Marc Mercier. A l’issue de cette vidéo, je me dois de transmettre les résultats d’une expérience scientifique ôtant tous les doutes de ceux qui pensent encore qu’un festival doit être confié à des gestionnaires, des commissaires d’expositions et autres bien assis.

Jisu Lee (Corée du Sud – France)

14h15 (40’) Comment filmer les passages à la volée ?
Quand bien même, nous aurions dressé notre tente au milieu des étoiles pour patiemment attendre le vol d’une image animée, celle-ci porterait en elle le désert qui ô mirage l’aura vu naître. Il en va ainsi de l’amour pour tout poète, sculpteur ou peintre. Leurs œuvres ne font que refléter des solitudes absolues. De la page, du socle, de la toile ou de l’écran, nos corps doivent s’absenter de leur représentation pour exister. Nous serons alors comme des aveugles soufflant leurs bougies, capables d’humer un amour qui passe au détour d’un regard filant. L’image est utopique, il se pourrait qu’elle n’ait pas lieu. Comme l’amour.
Will (a love story) (4’15 – 2021) / Laurel Beckman (USA)
Boogie Stomp Pink (3’34 – 2017) / Stuart Pound (GB)
Un goût d’encre dans la bouche – l’Incise du mimosa (12’27 – 2021) / Pascale Pilloni (France)
Venus / Starry Lover (3’30) / Vivian Giourousis (USA)
Des – ailés (11’36 – 2021) / Pierre Carrelet (France)
Forêt profonde (4’ – 2021) Francis Dhomont (France) (pièce sonore)

15h15 (41’) Correspondances effeuillées / Coïncidences fleuries
A vivre déchirés, les mots et les choses, les lèvres et les baisers, les images et les regards, nous en venons à douter des correspondances qui font monde. Faut-il laisser trace de nos passages sur terre comme s’y attellent ceux que l’on nomme artistes ? Nous effeuillons au fur et à mesure de nos existences, les marguerites de nos émois à la folie et pas du tout. Mais aussitôt un vent se lève pour emporter ces pétales sur lesquelles nous comptions pour ne pas faner dans l’oubli. Ce n’est pourtant pas parce que nous cessons toutes correspondances avec ce que nous fûmes que le charme est pour autant rompu. De nouveaux matins suivront comme si le monde d’avant n’avait existé qu’en songe. Fleurissent alors les coïncidences.
Nobody No one et Nothing (6’34 – 2021) / Virginie Foloppe (France)
69 (8’10 – 1969/2021) / Marcos Bonisson (Brésil)
entrEEspecies (9’16 – 2021) / Laura y Sira Cabrera Diaz (Espagne)
Join The Herd (Rejoindre le troupeau) (1’17 – 2020) / Pierre Yves Clouin (France)
The Beautiful Fish (4’31 – 2019) / Marianne Strapatsakis (Grèce)
Scum Mutation (10’ – 2020) / OV (France)

16h (40’) De qui de quoi sommes-nous l’image ?
Sommes-nous dans ce qui fut ou dans ce qui sera ? Reflet ou miroir ? C’est à décevoir perpétuellement et l’un et l’autre qu’à chaque pas renaît l’horizon. Il n’est pire destinée que de se laisser enfermer dans le rêve d’un autre. Servitude tolérée qui nous préserve du vertige de l’immensité qui nous entoure. Il est temps de tourner la page des contrats tacites que nous avons signés avec nos représentants, nos fausses amours, nos sécurisantes croyances, et de l’image que nous nous faisons de nous-même. Et c’est en riant de toi-même, du pantin de toi-même, délié de l’image qui cadra tous tes gestes et toutes tes pensées, que même si vivre brûle, ta vie n’aura plus jamais un goût de cendre.
En lo profundo de la piel (5’25 – 2021) / Úrsula San Cristóbal (Espagne)
L’enlèvement de Sabine (4’ – 2020) / Yamina Djarir (France)
But the spasm is chaosmic, suite op.9 (7’24 – 2020 ) / Lydia Miligkou (Grèce)
Inconsolable (3’48 – 2021) / Michel Pavlou (France) 
The Equilibrists (5’08 – 2020) / Jayne Wilson (GB)
Paso Galope (7’21 – 2014/18) / Carolina Saquel (Chili – France) 
Amis de la sagesse (3’18 – 2020) / Frédérick Belzile (Québec – Canada)
Feu (7’ – 2020) / Linda Tuloup (France)

17h De l’éperdu
« Eperdu est sans doute de tous les mots de la langue française celui que je préfère. C’est un mot qui ne calcule pas, qui n’arrête pas mais soudainement emporte vers l’improbable. De l’ancien français esperdre qui veut dire perdre complètement, il signifie aussi troublé par une violente émotion. A miser exclusivement sur la perte, il ne connaît ni la mesure ni la bassesse. Son envergure est immense et sa trajectoire bouleversante. Et s’il transfigure le regard, l’amour, la passion, c’est de toujours leur donner sa perspective de cœur qui bat contre le néant. » Annie Le Brun
S’il en reste une, c’est la foudre (37’ – 2016) / Marie Alberto Jeanjacques (France) Correspondance filmée avec Annie Le Brun, poète et essayiste contemporaine. 

Marie Alberto Jeanjacques (France) 

17h45 Une image ne s’arrête pas aux passages à niveau des trains d’enfer
Ces esquisses poémographiques ont provoqué remue-ménages et remue-méninges. Pensez-donc, une invitation à passer une saison en enfer après avoir injurié et étranglé la Beauté majuscule, Vénus elle-même, belle hideusement d’un ulcère à l’anus. Les angelots de la bienséance peuvent bien gesticuler, nous sommes descendus à fond de cale du bateau ivre. Tant pis, si à briser les idoles de nos regards, nous recevons un éclat dans l’œil. Pour halluciner ce voyage, nous nous sommes haschischés des mots du désordre de Annie Le Brun, de Sade le marquisard des sens ou de Rimbaud le voyant-voyou zutiste… Un arc d’une main, une lyre à l’autre, le vice affolant et la splendeur invisible mêlés, quitte à nous perdre dans nos châteaux intérieurs, il nous a fallu à tout prix réinventer et la beauté et l’amour. Tout n’est ici qu’esquisses, parfois exquises. Cependant c’est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l’aurore, armés d’une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes.Mille fleurs à la MJC de Martigues pour son accueil en studio d’enregistrement des mots et des grains de voix.

Mort, la vie te guette ! (Poème vidéographique en dix esquisses, une ouverture et un épilogue en quête de la beauté d’un geste éperdu) (78’ – 2020) / Pierre Carrelet & Marc Mercier (France) Lectures : Gérard Lacombe, Pascale Pilloni, Gilbert Traïna, Chantal Maire, Capucine Carrelet, Marc Mercier & Pierre Carrelet
Ouverture aux esquisses (6’22) – Esquisse 1 : La lumière (5’25) – Esquisse 2 : L’effraction (7’39) – Esquisse 3 : L’invention du noir (4’35) – Esquisse 4 : Les masques (5’09) – Esquisse 5 : Les Muses (5’17) – Esquisse 6 : Le désir (7’13) / Vidéo : Pink Floyd in Pompéï.- Esquisse 7 : L’humaine condition (8’57) / Vidéo : Pierre Carrelet – Esquisse 8 : Les corps (10’59) – Esquisse 9 : Les lignes d’erre (7’07) – Esquisse 10 : La beauté (4’22) – Epilogue des Esquisses pour ne pas en finir (4’44) 

19h15 Cabaret d’Omar pour des ivresses et des saveurs insensées et délicates
Bois du vin, puisque tu ignores d’où tu es venu : vis yoyeux, puisque tu ignores où tu iras . Omar Khayyâm.

19h17 Taxi Rêve – Virée en rêve collectifCollectif Ornic’art.
Et si le rêve collectif ouvrait des voies possibles sur les mondes d’après. Cette performance propose de rêver ensemble dans la voiture d’Holy.
Durée 1h. Jauge limitée à 8 personnes.
Réservation obligatoire : communication.ornicart@gmail.com Renseignements 0658021825 

20h45 Un film d’ouvertures dédié à tous ceux qui n’ont pas renoncé à porter des ailes
Voici le dernier film que je partage en tant que directeur artistique des Instants Vidéo. Il convient de prendre ses libertés avec le protocole : en finir avec un film d’ouvertures. Car le festival continuera demain à tracer des lignes d’utopie. C’est sa vocation. Pour l’heure, il s’agit de se prêter à un usage exubérant de la langue et des corps. Ce film poétique et politique ne signifie rien dont nous pourrions faire usage pour nous donner bonne conscience. Il ne peut s’entendre que comme une invitation à arpenter, cartographier, mémoriser, tracer, même des contrées à venir, sur la terre (l’humanité) comme au ciel (les oiseaux).
En ces temps, où nous faisons tous l’apprentissage forcé du sacrifice de la liberté pour la sécurité, il n’est pas loin le moment où nous serons mûrs pour en appeler à je ne sais quel fascisme. Nous appellerons progrès cette mutation qui rendront nos rêves inutiles. La légèreté de l’indifférence pèse sur les épaules de celles et ceux qui ont fait le choix de renoncer aux murailles protectrices pour s’élancer vers l’inconnu qu’il soit fait de l’étoffe de l’amour, de la poésie ou de la révolution.
Common Birds (84’ – 2020) / Silvia Maglioni & Graeme Thomson (Italie / GB / France) En présence des réalisateurs. Une adaptation sifflée, antique et contemporaine des Oiseaux de Aristophane. Un film qui divise car nul ne peut demeurer sur la tranche d’une barricade qui oppose les partisans d’une gestion sécuritaire du monde de ceux qui prennent le risque de l’insoumission totale.
Discussion « sifflotée » avec les réalisateurs, Jean-Paul Fargier et Marc Mercier.

22h10 La transmission
En 1990, Jean-Paul Fargier réalise Play it again Nam » (un portrait de Nam June Paik). A l’issue du tournage à Séoul d’une performance, Paik offre son costume au réalisateur. En 2013, alors que nous soufflions les 50 bougies des arts vidéo, Jean-Paul Fargier me transmet le costume. Je me suis aussitôt dit qu’à mon tour, quand je quitterai les Instants Vidéo, je transmettrai ce flambeau à une personne que j’ai jusqu’à l’heure tenue secrète. A elle, la mission de continuer à entretenir la flamme poétique des arts vidéo contre vents et marées. Le moment venu, elle aussi aura pour charge de passer le témoin. De mon côté, dévêtu, j’ai fait mon temps aux Instants Vidéo. Je passe-âge vers au autre temps sans battre en retraite. Cela s’est passé. Je sais aujourd’hui saluer la beauté.

22h20 Performance robotique
THE CLUSTERs (2020) Naoyuki Tanaka (Japon/France)
« Je n’oublierai plus le message que m’ont transmis les battements de cœur de ma mère : Vis ! Ne te laisse pas mourir, vis ! Voilà ce que me criait chaque battement rythmé de son cœur. » (Les bébés de la consigne automatique – Ryû Murakami, 1980 )
Nous aimons danser depuis l’Antiquité. On dit que chaque tribu du monde a reçu une danse particulière au commencement de l’humanité. Nous dansons avec un sourire pour exprimer notre joie, avec des larmes pour oublier nos peines. Nous ne pouvons pas arrêter nos battements de cœur. Nous avons écouté leurs rythmes jusqu’à ce qu’ils imprègnent nos mouvements jusqu’a devenir danse. La performance « THE CLUSTERs » est dansée par plusieurs robots. Un spectacle qui donne vie à des machines inorganiques. Chacune a son propre rythme, mais associé aux autres se dessine progressivement un espace musical et chorégraphique riche et complexe. La joie qui émane de cette performance robotique, tel un virus, ne manquera pas de contaminer le public.

23h  Silence frichtronique
Il est temps à présent que je débarque définitivement du bateau ivre des Instants Vidéo. Dans mes bagages, je garderai précieusement quelques tessons d’ivresse. J’ai franchi le seuil instable de l’être et du songe. Je marche au pas de lune vers des nuits étoilées. J’écoute s’éloigner le parfum des pas qui m’apprirent à danser avec tant d’artistes, de poètes, de techniciens, de complices, orchestre mouvant et fidèle de si profondes mélodies parfois endiablées. Les désaccords n’interdisent pas la musique. Ils la renouvellent. « Notre époque n’est ni de foi, ni d’incrédulité. C’est un temps de mauvaise foi, c’est-à-dire de croyances imposées par la force, contre d’autres croyances, et surtout, faute de croyances sincères. » (Nicola Chiaromonte) Du quai, comme une corne de brume, mes lèvres s’adressent une dernière fois aux vidéastres qui furent durant ces 34 années constellations flamboyantes, aux publics qui toujours gratifièrent notre festival de leur loyauté critique : continuez plus que jamais à gonfler vos joues (comme autant de Louis Armstrong) pour souffler dans les voiles du navire Instants Vidéo. Un équipage renouvelé inventera de nouveaux itinéraires, accostera sur de nouvelles terres, chantera de nouveaux airs. Je lui souhaite bon vent. Mes ailes m’appellent… Mais elle m’appelle, l’oiselle des mers lointaines… La vie de passage… La vie des hauts lieux des pas sages… La vidéo des bas fonds d’idées lumineuses… J’ai aimé mon métier à tisser, à métisser, à aimer crisser, clisser, coulisser des mots et des images. Je chemine de rien. Mine de rien, je m’achemine vers des ailleurs boréals. Les Instants Vidéo ont de beaux jours devant eux. « Oh le beau jour encore que ça aura été, encore un ! Malgré tout. Jusqu’ici. » (Oh les beaux jours / Samuel Beckett) La vidéo, les beaux jours à venir. Marc Mercier

Cabines de programmations

Poste 1) Do Not Disturb (2021) / Collectif Ornic’art (France)
Web série de 6 épisodes de 6 mn. Saison I – le panthéon des monstres
Un hôtel mystérieux qui n’apparaît sur aucune carte. On y séjourne lorsque l’on ressent l’urgence de repartir de zéro… de renaître à soi même. Holy, le groom, personnage central, donne le protocole à suivre : porter un masque blanc dès son arrivée, suspendre son identité, transiter par la « dream room » où défilent en boucle des images de catastrophes climatiques pour y faire des rêves collectifs. 7 mystérieux gardiens de rêve à têtes d’animaux incarnent les figures d’un Olympe contemporain décalé et singulier. Ils dénoncent les ravages du dérèglement climatique, guident nos rêves collectifs vers l’embryon d’un monde meilleur.
A-t-on oublié que les rêveurs étaient les mieux à même de répondre à nos aspirations, les acteurs essentiels de nos transformations, les meilleurs interprètes, aussi, du tremblement du temps. Épisode 1 : Holy Groom, le passeur Épisode 2 : Hermès 11, le tatoueur de rêves Épisode 3 : Érotica 32, la pythie érotique  Épisode 4 : In Utéro 41, la mère dévoreuse à l’utérus géant Épisode 5 : Per Fumum 21, l’alchimiste des odeurs Épisode 6 : Cryptos 12, le street artiste des cauchemars

Poste 2) Les 25 ans du festival Vidéo Bardo (Buenos Aires / Argentine)
Une proposition de Javier Robledo & Marisol Bellusci
Resident of the port city
Тьма Тем 7 (Dark Myriad 7) (2’50 – 2020) / Eta Dahlia (Russie – GB)
Fog Horns (6’19 – 2020) / Ebba Jahn (Allemagne)
Recuerdo de mar (5’18 – 2019) / Estefania Díaz y Carlos Cruz (Mexique)
Me convertí en una isla (4’30 – 2021) / Josefina Tai (Taïwan – Argentine)
La boca (7’38 – 2020) / Luciana Rizzo (Argentine)
Moments (6’10 – 2019) / Susanne Wiegner (Allemagne)
Interference (7’51 – 2016) / Methas Chantawongs (Thaïlande) 
América Imaginaria – Films didácticos 2 (4’24 – 2021) / Marisol Bellusci (Argentine)
Concierto para mar (3’14 – 2018) / Javier Robledo (Argentine)
Signum (33’35 – 2018) / Verena Stenke & Andrea Pagnes (Allemagne – Italie)

Poste 3) Les 50 ans du Vidéographe (Montréal / Québec)
Performances pour un écran
Infraduction (7’ – 1982) / Monty Cantsin (Canada)
Oh la la du narratif (14’ – 1997) / Sylvie Laliberté (Canada)
Rut (1998 – 3’) / Yudi Sewraj (Canada)
Emporium (11’ – 1999) / Nathalie Bujold (Canada)
12 hours (8’ – 2001) / Rachel Echenberg (Canada)
Streets actions (6’ – 1977) / Marshalore (Canada)
Vampire domestique (8’ – 2016) / Sylvanie Tendron (France – Canada)

Poste 4) AllArtNow (Syrie/Suède)
Une proposition de Abir Boukhari
Attempt to disappear (5.28’ – 2021) / Anna Ill (Spain-UK)
Inner Galaxy (4.44’ – 2021) / Anna López Luna (Spain-France) & Mounir Gouri (Algeria-France)
Birds of the Gaspésie (as well as one seal and one snack) (loop – 2021) / Chantal Rousseau (Canada) 
I Love Me (2.56’ – 2021) / Felice Hapetzeder (Sweden)
Three moons appear from three holes in the window (4.40’ – 2021) / Muhammad Ali (Syria-Sweden)
We are Breathing Again (2.11’2020) / Katarina Eismann (Sweden)
Still Presence (05.14’ – 2021) / Tracy Peters (Canada)