A la Friche la Belle de Mai

Faut-il renoncer à la liberté pour être heureux ?
Salle des Machines, 10 novembre au 4 décembre, 14h – 19h (sauf lundi 11h- – 19h)
Ouverture exceptionnelle jusqu’à 22h le jour du vernissage (10 novembre)

Le titre de cette exposition, nous l’avons emprunté à Roland Gori. Nous pourrions le justifier ainsi : La promesse de bonheur faite aux peuples et aux individus ne constitue-t-elle pas à l’instar des religions et des idéologies un opium qui les prive de leur liberté ? Dans une société obsédée par la norme, le bonheur a aujourd’hui pris le masque de la sécurité. Les œuvres présentées ici sont une sorte de mise en garde sur les dangers de la pensée utilitaire, et de la confiance aveugle que nous accordons à ce qui semble aller de soi, par habitude, par lassitude, et qui constitue en somme une forme dangereuse de servitude volontaire.

Causette (13’23) / Samuel Bester (France)
Causette est le terme qui a été proposé en France pour traduire le mot anglais « chat » utilisé pour définir la « conversation entre plusieurs personnes connectées en même temps à un réseau, qui échangent des messages s’affichant en temps réel sur leur écran ». La vidéo permet de rendre plus fluide les échanges.

Chemin des dames (15′) / Philippe Astorg (France)
La pièce évoque la vie de civils durant la première guerre mondiale. Elle montre quelques aspects tragiques de la guerre, mais s’attache plus au quotidien de tout un chacun et plus spécialement à celui des femmes. Traitée de manière très plastique, la pièce est projetée à l’horizontale sur une dalle qui figure une tombe; elle est en ceci un monument aux morts qui rend hommage aux populations de cette guerre.

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Chemin des dames / Philippe Astorg (France)

MY BBY 8L3W (3’03) / collectif artistes NEOZOON (Allemagne)
MY BBY 8L3W traite de femmes qui présentent leur animal domestique dans des vidéos qu’elles publient sur Internet. Trente de ces vidéos sont ici assemblées. Les femmes disent simultanément les mêmes phrases qui se multiplient.

NE PAS DE(t)RANGER / Jean-Michel Rolland (France)
NE PAS DE(t)RANGER est une installation interactive qui illustre l’attitude de l’Europe face à la crise migratoire à laquelle elle est confrontée : pour protéger sa quiétude, elle s’entoure de fil de fer barbelé. Quand un visiteur s’approche du dispositif, sa présence inopportune perturbe le sommeil de l’Europe et met à mal son unité.

Squame (7′) / Nicolas Brault (Québec)
Squame explore l’enveloppe sensible du corps, la peau. L’animation de ses desquamations éphémères, réalisée grâce à des moulages en sucre, évoque des paysages fragiles s’ouvrant sur des mondes à la limite de l’abstraction. Entre artéfacts archéologiques et observations macroscopiques, les frontières friables de ces corps humains se dérobent à notre regard.

Squame / Nicolas Brault (Québec)
Squame / Nicolas Brault (Québec)

The Hiatus (22′) / Firas Shehadeh (Palestine/Autriche)
L’installation s’intéresse au concept du Hiatus de Hannah Arendt, dans une synchronisation d’images, de sons et de récits historiques, soulevant des questions sur l’exode des arabes, et cette temporalité faite de permanent, temporaire et précaire, Al Hijrah (migration) et l’aliénation dans le monde des morts.
Le voyage de Mohannad Shanno’s (1990-2015) de Syrie vers Europe s’est arrêté à Vienne le 12 octobre 2015. Il voyagea alors qu’il avait une tumeur osseuse. Ses 25 dernières années confirment ce concept initial du hiatus, sa mort démontre la discontinuité et la futilité, l’interminable et mélancolique voyage des Arabes dans un non espace/temps.

Pour ressentir le courant, il faut aller contre…
Tour Panorama Niveau 3, 10 novembre au 4 décembre
Ouverture exceptionnelle jusqu’à 22h le jour du vernissage (10 novembre)

A force de nous laisser porter par le courant, bercer par le flot nonchalant des certitudes et des habitudes, nous finissons par abandonner l’usage de nos sens. Sans les sens, nous pensons peu et peu nous importe car nous n’en connaissons plus l’usage. Les arts sont là pour bousculer tout çà.

Ablution  / Agnieszka Ewa Braun (Pologne)
L’ablution est un rituel réel ou symbolique qui implique le lavage de différentes parties du corps. Ce rituel concerne aussi le lavage d’objets cultes et d’outils utilisés dans les cérémonies religieuses. L’ablution est commune à plusieurs religions comme symbole de purification et d’éveil spirituel. A l’origine, le but de ce rituel était de traiter symboliquement l’impureté spirituelle. Toutefois, mon travail ne se rapporte pas à la forme originelle de l’ablution. Au lieu de cela, Il essaye de souligner la signification culturelle de la contestation qui consiste à atteindre une représentation idéalisée du visage en le maquillant. Malgré une source d’eau inépuisable, l’ablution ne permet pas une réelle purification. Cela provoque plutôt le trouble, une certaine obscurité, et même une douleur physique provoquée par la divulsion symbolique et la perplexité.

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Ablution / Agnieszka Ewa Braun (Pologne)

Addendum (5’06) / Jérôme Lefdup (France)
La reconstitution des deux corps humains numérisés par le Visible Human Project s’opère de façon altérée, distordue, et semble redonner vie et sentiments au couple décédé, en une lente valse éthérée, post-mortem mais non morbide…

Embuscade (3′) / Aline X & Gustavo Jardim (Brésil)
De ce côté de la clôture, une équipe de tournage, caméra et micro en place, faisant face à un troupeau de bétail, là-bas. Nous sommes en fin de journée et la lumière devient de plus en plus faible à l’image, plus les secondes s’écoulent plus le mystère grandit sur les allées et venues de ces êtres. Mouvement hypnotique, répétition naturelle, suspense et mysticisme en boucle.

Ce que je vois (5’40) / François Daireaux (France)
Ce que je vois est une vidéo réalisée en Chine à Haining, ville ouvrière qui compte plus de huit mille fabriques textiles. Cette vidéo montre une ouvrière de dos dont le travail est de scruter des kilomètres de tissu afin d’y détecter le moindre défaut de fabrication. Le corps de la jeune femme oscille dans un interminable va et vient droite-gauche face au tissu qui n’en finit pas de tomber et devient par là même un rideau. Une lumière du jour, qui happe et tiens à la fois à distance, irradie le visage que nous ne verrons jamais ou avec si peu de détails que la reconnaissance n’est pas possible.

Future in the Past (7’07) / Susanne Wiegner (Allemagne)
Future in the Past est une journée virtuelle dans l’univers de l’imagination personnelle, dans des espaces surréalistes et des endroits inattendus. Le film comprend un seul plan séquence, sans aucune coupure. Les différents intérieurs parcourus évoquent les tableaux d’Edward Hopper.

Les Pleureuses (Triptyque, 3’17 ) / André Goldberg (Belgique)
Cette installation vidéographique se présente sous la forme d’un triptyque, trois tableaux dans un même temps.
Dans les deux volets extérieurs, deux danseuses, telles Isis et Nephthys, tentent de représenter par des gestes, les sentiments qui les traversent dans la douleur. Rage, culpabilité, deuil, absence, peur, vertige, souffle, résignation, solitude, abandon, séparation , tristesse, … une foule d’émotions qu’il faut aller chercher au plus profond de soi, de son d’être, des sentiments enfouis dans le tréfonds de l’âme humaine depuis la fin des temps.
La disparition d’un être cher conduit à porter un regard particulier sur la dépouille mortelle. La représentation du corps étant également le support privilégié de la danse.
Dans le tableau central, le corps du défunt est étendu sur le sol. Les embaumeuses dont on ne voit que le mouvement des bras et des mains, parcourent le corps, des pieds à la tête afin de le préparer pour son dernier voyage.

Les yeux dans les yeux (1’28) / Chantal Dupont (Québec)
La réalisatrice pose des objets sur ses yeux pour déjouer le regard du spectateur. Masquer ses yeux, les substituer pour des objets, les mettre à l’épreuve sont des actions performatives qui relèvent d’une approche poétique et ludique de l’artiste.

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Les yeux dans les yeux / Chantal Dupont (Québec)

 

Positions (10’20) / Kristina Paustian (Russie/Allemagne)
Positions montre des femmes armées en position de défense. Le spectateur se retrouve parfois face aux femmes, d’autres fois parmi elles. La véritable action est hors-champ, de manière à ce qu’on puisse seulement deviner ce qui se passe dans le champ de vision des protagonistes.
Positions est une étude sur la distribution des rôles et de leur exécution. Il ne s’agit donc pas de traiter du sujet de l’auto défense contre une personne en particulier ou un groupe de personnes, mais plutôt du concept de résistance aux organisations, aux systèmes ou aux genres normatifs.

Preface to Damyang Pavilion2 (3’26) / YiLi,Yeh (Taïwan)
Je me déguise souvent en monstre aux pouvoirs magiques, en fée ou en sorcière. Dans un décors de ville domestiquée ou alors dans une nature sauvage, je fais des performances actant avec l’instinct primitif d’un enfant qui joue, puis je présente ces actions sous forme d’œuvres d’art vidéo.

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Preface to Damyang Pavilion2 / YiLi,Yeh (Taïwan)

Raq[s] / Haythem Zakaria (Tunisie)
Raq[s] est le prélude d’un mariage improbable des textes mystiques de Djâlal al-dîn Rûmî et de l’art génératif sous forme d’installations numériques immersives. Le tout est un mouvement transcendant régi par un dialogue abstrait et une attraction intime entre ses composantes : les particules. Ces particules libres voyagent, coulent, s’enchevêtrent, menant une danse enivrante, mystique, qui dénature une vision unidimensionnelle dans un espace temps in ni de contemplation. Aux plus suspicieux, à ceux qui s’interrogent sur leurs intentions, l’invitation est ouverte à danser leur danse.

Schwimmbad (2’12) / Su Yu Hsin (Taïwan)
L’installation multimédia Schwimmbad  est la reconstitution d’une chambre à Taipei. La caméra a enregistré l’action en un seul plan séquence. Le corps se laisse guider par les émotions. L’esprit et les pensées se déplacent avec les souvenirs du lieu et des objets.

Sous la surface (triptyque, 7′) / Pauliina Salminen & Mouna Jemal Siala (Finlande/Tunisie)
Sous la surface est une création autour de la notion de révolte intérieure et de l’impossibilité de la formuler et de l’exprimer distinctement. Dans cette oeuvre, la révolte est mise à l’épreuve de la contrainte de l’eau, élément qui porte le corps mais contraint la parole. Elle est observée dans deux villes : Marseille et Tunis, liées à un même élément passerelle la Méditerranée

The Rise and Fall: Yuri’s Endless Journey + The Fall of Icarus  / Tiger Chengliang Cai (Chine/USA)
Une installation vidéo composée de deux écrans, deux films d’animation diffusés en boucle, Yuri’s Endless Journey’ et The Fall of Icarus, l’un à côté de l’autre, simultanément.
Yuri’s Endless Journey : Yuri est le prénom de Yuri Gagarin, le premier homme a être allé dans l’espace. En 1961, avec le vaisseau spatial Russe Vostok I, Gagarin entra dans l’orbite terrestre. Il y resta 1h48 et revint sur terre avec succès. Toutefois, en 1968, Gagarin est mort tragiquement jeune dans un crash aérien pendant une séance d’entrainement. Quelque temps après, les autorités Russes ont construit à Moscou une gigantesque statue représantant Gagarin s’élevant dans les airs.
Dans le film d’animation, la statue de Gagarin vole à travers les étoiles, les nébuleuses et les galaxies, en direction d’un mystérieux faisceau de lumière. Sa journée semble ne jamais s’arrêter.
Il s’agit d’une métaphore de l’ambition, du désir et de la foi en la civilisation humaine. Malgré toute notre noblesse et notre grandeur, les humains sont seuls. Nous devons suivre notre chemin seuls. Nous pourrons toujours essayer de toutes nos forces, nous ne serons probablement jamais capables de connaitre la vérité absolue de l’univers. Comme cette vidéo d’animation en boucle, nous devons aller de l’avant, ce qui veut dire plus haut, plus vite et plus fort, jusqu’à la fin des temps ; et il n’y a pas d’autre choix pour nous.

Cartonnerie du 10 au 13 novembre, Dispositifs Vidéo Internationaux
Quatre écrans pour que le public marseillais puisse voir ce qui se trame ailleurs.

TVA (C’est un Trou de Verdure où chantent des programmations Argentines)
Poste 1 : Programmation du Festival VideoBardo (Buenos Aires) pour les Instants Vidéo avec
Ó CéilleachairI Donal (Irlande), Ausin Sáinz (Espagne), Juan Manuel Galvis (Colombie), Tom Konyves & Javier Robledo (Canada/Argentine), Marisol Bellusci (Argentine), Luis Saray (Colombie), Jurgen Hagler & Remo Rauscher (Autriche), Carlos Martins (Argentine), Rachel & Zlatko Cosic (Bosnie/USA), Alejandro Thorton (Argentine), Sally Larson (USA), Jukka-Pekka Jalovaara (Finlande), Gruppo Sinestetico (Italie).

Poste 2 : Programmation des Instants Vidéo pour le festival VideoBardo (Buenos Aires) avec
Luis Lamadrid (Espagne), Michail Ozerov (Ukraine), Thomas Kyhn Rovsing Hjørnet (Danemark), Isabella Gresser (Allemagne), Lisi Prada (Espagne), Mauricio Saenz (Mexique), Alexandra Montsaingeon (France), Mohamed Allam (Egypte), Hamda Al Qassimi (UAE), Ana Lessing Menjibar (Allemagne), Bob Kohn (France).

AVM (Allez Venez Milan, venez voir à ma table de montage, il fait si froid dehors)
Poste 3 : Programmation des Instants Vidéo diffusée à la [.Box] Galerie de Milan (Italie) avec
[Antonella Mignone & Cristiano Panepuccia] (Italie), Melanie Menard (France/GB), Jai Du (Espagne/Belgique), Sebastian Eklund (Suède), Thomas Kyhn Rovsing Hjørnet (Danemark), Laura Skocek (Autriche), Neil Ira Needleman (USA), Fabio Scacchioli (Italie), Dragan Mileusnic & Zeljko Serdarevic (Serbie/Croatie), Masha Sha (Russie/USA), Julia Weissenberg (Allemagne), Ramoul Maximilien (France), Mustapha Sedjal (Algérie/France).

Poste 4 : Programmation des Instants Vidéo diffusée (24/24h) sur www.visualcontainer.net avec
Róża Duda (Pologne), Draga Jovanovic (Serbie/Canada), Valerie LeBlanc (Canada), Chuang Yu-Ju (Taïwan), Dagmar Schürrer (Autriche/Allemagne), Egle Vismante (Lituanie/France),  konstantinos-antonios goutos / theFlâneu® (Grèce), Quelven (France), Ivetta Kang, Kevin Park & Matthew Wolkow (Corée du Sud/Canada), Le collectif B.L.U.S.H. (Québec), Jane Glennie (GB), Henry Gwiazda (USA), Duygu Nazlı Akova (Turquie), María Papi (Argentine).

Sense of Place / APOTROPIA [Antonella Mignone & Cristiano Panepuccia] (Italie)
Sense of Place / APOTROPIA [Antonella Mignone & Cristiano Panepuccia] (Italie)

Galeries Populaires Ephémères
Trois expositions hors la Friche

ADPEI – 18 bd Flammarion 13001
Vernissage : mercredi 9 novembre / 17h30
jusqu’au 7 décembre, 14h – 17h, lundi, mercredi et vendredi

Crossing (triptyque, 6′)/ Leila Alaoui (Maroc/France)
Crossings explore l’expérience des migrants sub-sahariens qui quittent leurs pays dans l’espoir d’atteindre les rivages de la Méditerranée.  L’installation vidéo révèle le traumatisme collectif provoqué par la traversée des frontières et la fragilité d’une communauté plongée dans un nouvel environnement hostile. Tout en explorant les textures expérientiels de la transition psychologique et physique, l’installation invoque aussi le concept de l’Europe comme une utopie problématique dans l’imaginaire collectif africain.

Leïla (2’11) / Flo Arnold (France/Maroc)
Leïla est une installation en hommage à Leïla Alaoui victime des attentats de Ouagadougou. L’installation a été présentée au Musée de la Palmeraie, à la Biennale de Marrakech. Leïla est une envolée aérienne, une suspension du temps dans l’infini. Elle crée un espace transformé sans frontière !

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Leïla / Flo Arnold (France/Maroc)

Cartoline Video (20’09 – 2016) / Marc Mercier (France) & Matteo Fadda (Italie)
13 cartes postales vidéo réalisées avec des migrants à Cagliari (Sardaigne) dans le cadre du projet « Navigare i confini/MigrArti / Tra Asia e Africa in un’isola che c’e » organisé par Carovana SMI (http://www.carovana.org/progetto-migrarti/). Avec la participation de Etienne (Cameroun), Ndiaga (Sénégal), Peter (Nigeria), Halyne (Ukraine), Roric (Costa Rica), Raphael (Grèce), Necati & Muhammed (Turquie), Rendell & Ralph (Philippine), Ousman (Gambie), Yaiu Yaiu (Chine), Reda (Maroc), Modou Lobba (Gambie), Yaya (Sénégal), Sokou (Gambie). Remerciements à Ornella d’Agostino et Alessandro Alessandro Melis pour l’élégance et la pertinence de ce projet.
Migrer : traverser une frontière, une montagne, la mer… Pas seulement, c’est aussi passer d’un langage à un autre, d’une culture à une autre. Entre l’espace que l’on quitte et celui que l’on trouve, il y a un temps d’adaptation. Un temps où la culture d’origine est déjà du passé, où la culture d’accueil est encore un futur, où le présent laisse sans voix : que puis-je dire de ma vie, de mes douleurs, de mes désirs quand je n’ai pas les mots pour me faire comprendre ?

SARA – 54a rue de Crimée 13003
Vernissage : mercredi 9 novembre / 16h (rencontre avec l’artiste)
jusqu’au 7 décembre, 14h – 17h lundi, jeudi et vendredi

Lying on Camera (4’41) / Caram Kapp (Allemagne)
L’installation Lying on camera est inspirée des vers de Nizar Qabbani « Quand annonceront-ils la mort des Arabes ? », et les traduit par un film d’horreur fait d’une minutieuse calligraphie en trente langues différentes. C’est une manière de dénoncer la médiatisation de la souffrance, par un message empathique exprimé en plusieurs langues.

DEUX [dø]– 2 rue de la Bibliothèque, 13001
Vernissage : mardi 8 novembre à 18h30
Du 9 au 12 novembre / du mercredi au samedi 10h – 17h
Du 16 novembre au 3 décembre / du mercredi au samedi 14h – 18h

#MemoryoftheUniverse | « Syria Planum: For Water for Oil » (7’22 ) / Alysse Stepanian (USA)
Alors que de plus en plus d’humains et autres animaux se voient déplacer à cause des changements climatiques et de la sécheresse, les guerres pétro-politiques se verront éclipsées par des besoins urgents comme l’accès à l’eau potable. « Syria Planum: For Water for Oil » est la première version de #MemoryoftheUniverse (Mémoire de l’Univers), une travail qui combine la fiction au réel des événement mondiaux. Ce travail couvre des sujets délicats et controversés à l’intersection de problématiques sociales et politiques au moyen d’images récupérées puis diffusées dans un monde post-humain. Certains des sujets explorés sont l’Anthropocène, la pétropolitique et la guerre de l’eau, le nationalisme, le colonialisme, la politique et l’éthique en science et technologie, les drônes et le « militainment » (divertissement avec des thèmes militaires), terrorisme, réfugiés, et l’exploitation de l’homme et autres animaux.
Historiquement, dans les sociétés patriarcales les corps et les organes reproducteurs des femmes et des vaches sont assujetis. Le personnage central de ce travail est un super héros qui est moitié humain, moitié vache. J’aime penser à lui comme à la version féminine du Surhomme de Nietzsche (Übermensch), qui représente l’espoir dans le désespoir. Son errance dans le paysage désolé de Mars, incluant le Syria Planum, est le symbole de l’isolement qu’elle éprouve après avoir dépasser la ligne qui sépare les humains des autres animaux. Elle observe, assimile et est bouleversée par ce qu’elle voit, préparant les actions à venir. La question de « Que se passe-t-il après ? » fait avancer la série, comme dans les feuilletons.

Yellow tea cup : refugees at sea (2’58) / Cheryl Pagurek (Canada)
La tasse jaune : réfugiés en mer contient des images d’actualités projetés à l’intérieur d’une tasse en faïence, héritée de ma grand-mère immigrée. La tasse devient ici une fenêtre sur le monde et nous rapproche de l’événement en évoquant les tensions et intersections entre le privé et le public, le passé et le présent, l’ordre et le chaos. L’objet tient lieu de cadre contextuel, introduisant la notion de vécu personnel et proposant une dimension humaine aux évènements qui nous sont présentés.